Françoise Herth, fileuse de mots

Photo de Françoise HerthLes mots s’attachent à nos jours comme des amis de longue date. Pour qui les aime, les mots sont conciliants, bienveillants, compatissants. Ils s’accordent au diapason de nos vies et se prêtent volontiers à toutes nos exigences. Ils se réjouissent de nos réussites, consolent nos peines, adoucissent nos rancoeurs, masquent nos erreurs, apaisent nos douleurs, font écho de nos rires, s’étonnent de nos prouesses, crient nos révoltes, clament notre bonheur, fustigent toutes les violences.

Les mots sont malléables comme de l’argile, se pétrissent comme de la pâte, se contorsionnent en mille acrobaties. On peut les tourner dans tous les sens, les retourner pour en voir l’envers, les détourner de leur substance, les contourner pour les prendre à revers. On peut s’amuser de mots facétieux, jouer avec des mots spirituels, se jouer de leur caractère ambigu, déjouer tous leurs pièges.

Quelquefois, les mots s’aiment tant qu’ils deviennent musique, ils oscillent et ondulent en gammes phonétiques et font danser nos paroles en folles farandoles. Ils se comprennent si bien qu’ils s’écrivent en quatrains puis résonnent en sonnets. Et quand le cœur chagrin s’épanche sur le papier, ils subliment notre émoi en fiers alexandrins.


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Avril
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Champignon
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Fugue
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Gynecide
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Les maux du silence
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Mozart
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Sens dessus dessous
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